Gestion de la Recharge des Aquifères (MAR)

La Gestion de la Recharge des Aquifères (MAR) implique l'introduction artificielle d'eau supplémentaire dans le système des eaux souterraines par des mécanismes d'infiltration. Cette eau supplémentaire découle habituellement de grands systèmes fluviaux et / ou de réservoirs de stockage d'eau. Les sources d'eau convenables pour l'injection comprennent l'eau potable traitée, les eaux souterraines traitées ou non-traitées, les eaux pluviales, les eaux usées de haute qualité de récupération, les eaux de ruissellement en milieu urbain et l'eau de mer dessalée. Cette aide peut atténuer les problèmes liés à la surexploitation des eaux souterraines et des problèmes causés par des niveaux d'eau faible. Les autres avantages comprennent l'amélioration de l'entretien des zones humides, la prévention d'intrusion d'eau salée, et le stockage de l'eau pour une utilisation future. Gérer la recharge de l'aquifère peut aussi permettre d'améliorer la qualité de l'eau par des processus naturels. Des procédés tels que la filtration, la sorption et la biodégradation sont responsables du « recyclage » de l'eau au cours de son passage à travers l'aquifère. L'utilisation intentionnelle des processus d'atténuation naturels pour améliorer la qualité de l'eau a été dénommée « Traitement naturel de l'aquifère ». Ce traitement naturel peut aider à l'élimination des nutriments tels que les phosphates et les composés organiques, la dégradation des produits chimiques, tels que les produits de la désinfection, et tuer les agents pathogènes.

La gestion de la recharge peut également entraîner des effets néfastes découlant de l'augmentation du niveau des nappes affectant le drainage des terres et la gestion des voies navigables des plaines. 

Les aspects négatifs du stockage d'eau dans l’aquifère peuvent être une perte d'eau due à la migration de celle-ci à travers l'aquifère ou encore une dégradation de la qualité de l'eau nécessitant des traitements supplémentaires. L'interaction entre l'eau injectée, les eaux souterraines et les sédiments natifs peut entraîner une détérioration de la qualité de l'eau injectée.

La gestion de la recharge est parmi les possibilités d'adaptation les plus importantes pour les pays en voie de développement cherchant à réduire leur vulnérabilité au changement climatique et à la variabilité hydrologique. Cependant, MAR n'est pas un remède à la carence d'eau dans toutes les régions. Les caractéristiques de l'aquifère doivent être appropriées et adaptées afin d'utiliser cette méthode. La faisabilité de la gestion de la recharge doit être déterminée pour chaque pays ou région donnée avant le début des activités.

IGRAC et MAR

Récemment, l’IGRAC a dirigé un projet MAR, commissionné par l'IGAD-INWRMP et financé par l'UE. Le point important de ce projet était d'identifier et de cartographier la faisabilité pour différentes applications du MAR au sein de l'aquifère transfrontalière Merti, qui est partagé entre le Kenya et la Somalie. En outre, un système de gestion des données MAR a été développé.